mardi 10 avril 2012

Hop' passe ton bac, mais pas seulement...

Beaucoup parlent de la jeunesse, mais ce ne sont pas les bateleurs qui recherchent ses voix qui les méritent le plus. On pleure que la nouvelle génération - qui va voter pour la première fois, ne connaissant qu'un paysage politique calamiteux, au sortir de cette longue décennie -, coure vers la candidate qui la trompera le mieux.

Du moins le disent les sondages... Et si les sondages le disent, les medias qui n'en sont plus à une impuissance pédagogique près, le répètent, et à l'envi !
De toute cette campagne certains "journalistes" n'ont fait que dénigrer (vide, ennuyeuse), ils ne sont restés qu'observateurs. Leurs commentaires, avec force mimiques, sont du niveau de celui de Christophe Barbier ce matin après qu'il a reçu François Hollande sur i-télé ; il a mangé un croissant... ou deux. (sic ! sous entendu : il va regrossir). Ou Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV faisant mine d'écouter Eva Joly dénonçant le mépris d'Elkabbach, alors qu'il guette la seconde où il va pouvoir jouer de sa grande gueule. Et ils prétendent moquer celle de Mélenchon ! (ils n'ont qu'à donner de vrais arguments)

Dans le moins de deux semaines qui restent, fanchon fonde ses espoirs sur les rédactions de vrais journalistes, qui restent heureusement, dans des médias indépendants. Ils attendaient sans doute ces derniers jours pour faire la décision ? pour analyser et comparer les programmes, les idées, les moyens - sans se contenter des sondages, ces "photographies d'un moment" qui se sont succédé sans signification : répondez à la question "si l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, ..." Mais justement, ce n'était pas "dimanche prochain" ! et maintenant ce sera le dimanche d'après, le temps de réfléchir ?

Un tel résultat marque le bilan vrai du traitement de la campagne qui va bientôt se terminer : s'il y avait besoin d'explications impartiales, c'était bien pour la génération des 18-25 ans !
Les observateurs-commentateurs n'ont rien expliqué : ils ont regardé les ascenseurs monter et descendre ; ils ont cherché derrière des lunettes noires ; ils ont expliqué qu'une bonne Française n'a pas d'accent ; ils ont compté les kilos perdus ; ils ont montré comme une fille est plus jeune que son père ; souligné comme le-rouge-partout est meilleur pour le moral ;  et enfin cherché les questions à poser dans le même temps, aussi bien à ceux qui n'ont grand chose à dire, qu'aux autres.

Pourquoi un petit-président sortant laisse la France dans cet état ? pourquoi une "bonne" campagne électorale ne fait pas un bon élu compétent ? Rien. La démonstration était pourtant facile, par la preuve depuis 2007 !
On préfère dénoncer le candidat "trop" sérieux, qui sait la lourdeur épouvantable de la tâche qui attend le prochain Président de la République digne de ce nom. Qui s'apprête à y faire face avec les meilleures solutions possibles, mais sans désespérer ses concitoyen-ne-s.
Si la démagogie gagnait le 22 avril, c'est le procès des médias qu'il faudrait faire, mais un vrai procès juste, pas par des injures.

Dire dans un sourire parfaitement maquillé que les jeunes vont voter à 26 % Le Pen, c'est oublier la vague qui a soulevé les médias entre le 21 avril et le 5 mai 2002 : ils s'engageaient tous pour La Démocratie, contre le père. Il fallait voter NON ; voter Chirac dont on a juste vu l'excellence fainéante pendant 12 ans.

Aujourd'hui, la différence est-elle dans le nombre d'yeux, dans les rides, la longueur des cheveux, les vêtements haute-couture, les espérances d'héritage ? C'est tout de même bien la même Marine, alors en robe d'avocate, qui plaidait en Cour d'appel à Versailles la défense des commandos illuminés anti-IVG : pourquoi n'en parle-t-elle plus ? parce qu'elle a perdu, et qu'ils y ont gagné enfin de la prison ferme ?

L'indignation des jeunes les honore, mais elle ne suffit pas pour les fourvoyer dans un cul-de-sac - car ils y seraient les premiers égaré-e-s. Et nous les adultes tous responsables. À nous de les respecter, de les informer, dans une autre sorte de contrat de générations : nous y rappellerions à nos filles, mais aussi à nos grands-mères, qu'elles n'ont gagné qu'avec la gauche réformatrice. Les droits des femmes, les lois sur l'égalité, la droite n'a fait que les combattre, les faire régresser, ou saboter leur application.

À l'heure où le bac se rapproche, saluons donc ces jeunes qui travaillent, mais qui savent aussi profiter de leur âge, faire de la musique, et en faire bien. Notre correspondant habituel en Bretagne nous signale les Hop 'op 'ops qui ont ravi et fait danser Lannion avec bonheur (c'est un critère) : sachant allier tradition et jazz, le trio a gagné la  compétition inter-lycées ce week-end avec d'autres jeunes de terminale.
Hop 'op 'ops
Un brillant avenir musical leur semble promis... après le bac !
et avec un bon Président, s'ils votent.

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